DSK incontrounable
Publié le jeudi 21 septembre 2006.Parti tôt en campagne et déterminé, Dominique STRAUSS-KAHN est désormais incontournable dans la compétition qui agite le PS et dans l’hypothèse d’un "ticket" pour la présidentielle.
Au PS comme dans l’opinion publique en général, le "grand oral" de Lens n’aura pas fondamentalement changé les choses. À peine a-t-on pris le temps au PS de reconnaître l’injustice faite par les sondages à Laurent FABIUS, qu’on en est revenu au sentiment dominant d’avant le débat : Ségolène ROYAL semble toujours inaccessible en tête, Lionel JOSPIN ne peut plus revenir, Jack LANG cherche un point de chute, Martine AUBRY est un leurre.
Et Dominique STRAUSS-KAHN, que devient-il dans cette affaire ? Parti bas dans les sondages et très longtemps avant les autres, DSK trace besogneusement sa route avec persévérance. Une route peu spectaculaire qui a souvent suscité l’indifférence. Pourtant, sa position d’aujourd’hui fait de lui l’un des hommes clés de cette élection.
En effet, s’il n’est pas certain que Ségolène ROYAL gagne l’investiture socialiste au premier tour du scrutin des militants, il est en revanche certain que le maintien de DSK hypothèque très sérieusement les chances de Lionel JOSPIN d’être encore présent dans la course finale interne. STRAUSS-KAHN est donc en position de barrer la route de l’investiture à JOSPIN dès le premier tour. De sa décision, dépend l’essentiel de l’avenir politique de l’ancien Premier ministre car s’il n’y a pas de doute sur l’issue d’un face-à-face ROYAL-DSK, le résultat reste plus ouvert en cas d’affrontement direct entre la présidente de Poitou-Charentes et Lionel JOSPIN.
Enfin, DSK - Européen convaincu, germanophile, économiste reconnu -, même battu dans la course à l’investiture, resterait un excellent faire-valoir pour Ségolène ROYAL s’il était entendu, dès le début de la campagne, qu’il deviendrait son Premier ministre en cas de victoire. Les Français ne sont pas habitués à la formule du "ticket", mais Ségolène ROYAL comme Dominique STRAUSS-KAHN pourraient leur en donner le goût.
Décidément une semaine très politique.
Profession politique, Par Pierre-Marie Vidal, 20 septembre 2006
