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Dominique Strauss-Kahn, vous avez dit espoir ? (20 mai 2006)

Publié le samedi 20 mai 2006.


Invité à l’émission du Grand rendez-vous sur TV5 monde, Dominique Strauss-Kahn, un an après le non au référendum sur la constitution européenne, est venu défendre, livre à l’appui, sa candidature à l’investiture présidentielle qui aura lieu dans six mois au sein du PS. Il se dit candidat de l’espoir ; son remède est économique.

Le sale et rassurant espoir Dans un grand effort de clarté, ce qui manquait sans doute un peu à l’image de ce professeur d’économie, Dominique Strauss-Kahn énonce comme base de travail une évidence, qui semble, dit-il, avoir été oubliée par le gouvernement : l’emploi se base sur une croissance forte.

Imperturbable, et avec l’acharnement de celui qui sent que là réside sa crédibilité, il énumère les conditions qui conduiront à une croissance forte : la première est l’exercice d’un leadership dans la zone euro par une action présidentielle forte, la deuxième est la confiance, et en particulier celle des investisseurs. Le bel effort et effet de clarté de DSK sera par la suite quelque peu perdu par la tentation de proposer encore et encore des solutions qui sous l’effet de leur accumulation, s’annulent.

Mais DSK a trouvé deux bouées, et il s’en servira comme d’un leitmotiv tout au long de l’interview. L’espoir, concrètement, c’est l’exercice d’une capacité, et la conscience de celle-ci. Bon. D’accord.

L’espoir, et non l’espérance Candidat de l’espoir, oui, mais non de l’espérance. Après avoir mis en avant sa supériorité dans le domaine économique tout en se montrant capable de le dédiaboliser, DSK sait désormais tirer parti de sa stature d’homme pragmatique. Le programme du PS chiffré est une des résolutions types de DSK qui font de lui un candidat de l’espoir, et non de l’espérance : il s’agit cette fois de tenir les promesses faites, rouspète-t-íl, et de faire en sorte que la gauche ne gagne pas que pour cinq ans. Volonté de rupture avec le passé ?

Non, DSK s’ancre, selon le bon sens, dans une certaine continuité assumée : les références aux différents devoirs qui étaient les siens ne sont pas énoncées dans le seul but de rappeler l’homme d’expérience qu’il est, mais pour marquer du sceau sacré d’une gauche porteuse de progrès son futur programme.

Un changement pragmatique et nécessaire inscrit dans la tradition progressiste du PS. Bon, schéma rupture-continuité déjà vu, mais pourquoi pas ?

Et l’espoir devient moral... Sur quoi l’espoir devrait-il le plus urgemment peser ?

En pleine affaire Clearstream, deux jours après la grâce présidentielle, que DSK dénonce comme le reflet d’une Justice à deux vitesses, l’espoir s’exporte doucement vers le domaine moral.

Tout d’abord, DSK a rappelé son propre blanchissement lorsqu’il était ministre sous Mitterrand ; ensuite, il s’est évertué à ne pas attaquer des personnes mais des conceptions, refusant les vues libérales du gouvernement tout en reconnaissant les compétences de chacun. Procédé bénéfique : ce n’est pas Sarkozy ou Villepin qu’il choisit de combattre, lui n’est pas un politicien, mais un gouvernement qui refuse de donner une orientation à l’économie : il est un homme politique.

Enfin, la réponse à l’ultime question de l’interview résume les progrès du potentiel candidat DSK dans la présentation de sa personne et de ses idées : il en est convaincu, l’espoir de la France, c’est lui.

"Si le candidat de l’espoir est il ou elle, vous l’aiderez quand même à gagner ?

Bien sûr, mais ce sera moi."...